A'PEN-A'DAM (ANVERS-AMSTERDAM) : CHRONIQUE ARTISTIQUE
- Dominique Neirynck
- 29 mars
- 16 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 sept.
Néerlandicité 3
Sommaire :
LITTERATURE : UN MONDE NÉERLANDOPHONE RICHE
LITTÉRATURE : ANNA ENQUIST, GRANDE PLUME NÉERLANDAISE
LITTÉRATURE : TOM LANOYE, LE PLUS LUS DES ÉCRIVAINS FLAMANDS
LITTÉRATURE : ADRIAAN VAN DIS, “VOIX MAJEURE DE LA LITTÉRATURE NEERLANDAISE”
BANDE DESSINÉE : AIMÉE DE JONGH, BÉDÉISTE NÉERLANDAISE
PEINTURE : JEF VERHEYEN, GRAND PEINTRE FLAMAND MODERNE
GALERIE : AMSTERDAM... LA 1RE GALERIE AU MONDE QUI PROPOSE DES ARTISTES IA
ARCHITECTURE : MARIE-JOSÉ VAN HEE, UNE GRANDE ARCHITECTE FLAMANDE
PHOTOGRAPHIE : BERTIEN VAN MANEN NOUS QUITTE EN 2024
PHOTOGRAPHIE : KARIN BORGHOUTS, PHOTOGRAPHE DES LIEUX
PHOTOGRAPHIE : VIVIANE SASSEN... 1RE RÉTROSPECTIVE A LA MEP
PHOTOGRAPHIE : SACHA VAN DORSSEN ET LA MODE
PEINTURE : JOHN MADU AU VAN GOGH MUSEUM EN 2025
LITTERATURE : UN MONDE NÉERLANDOPHONE RICHE
Romans. Il faut citer tout d'abord la Frisonne Marieke Lucas Rijneveld (https://fr.wikipedia.org/wiki/Marieke_Lucas_Rijneveld), à la création marquante, probablement du fait de son propre vécu (De avond is ongemak, 2018 ; traduit par Daniel Cunin : Qui sème le vent, Buchet-Chastel, 2020). Ou encore, à titre d’exemples, par ordre alphabétique (merci Steffie Van Neste, pour les conseils) : Geert Buelens, Anjet Daanje, Maurits de Bruijn, Saskia De Coster, Kristien De Wolf, Safae El Khannoussi, Arnon Grunberg, Stefan Hertmans, Bart Moeyaert, Jeroen Olyslaegers, Griet Op de Beeck, Leonard Pfeijffer, Aya Sabi, Gaea Schoeters, Guido van Heulendonk, Annelies Verbeke, Niña Weijers, Tommy Wieringa.
Livres pour enfants. Barbara De Munnynck (Een kleine wereldgeschiedenis in 100 grote data, Pelckmans — https://www.barbarademunnynck.be/), Aline Sax (historienne et autrice de romans pour adolescents et livres pour enfants, notamment consacrée à la Seconde Guerre mondiale — https://fr.wikipedia.org/wiki/Aline_Sax ; https://www.alinesax.be/)
Illustration. Isabelle Geeraerts, pour la beauté de sa production : https://www.isabellegeeraerts.be/.
Agence. Elise Vanoosthuyse (Head of Team International, Grants Manager Picture Books) chez Flanders Literature (https://www.flandersliterature.be/), agence publique de la Région Flandre. Elle représente une mine d’informations. Interview : https://karoo.me/articles/connaissez-vous-la-litterature-flamande/.
Suivent des chroniques détaillées sur quelques auteurs.

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LITTÉRATURE : ANNA ENQUIST, GRANDE PLUME NÉERLANDAISE
L’autrice Anna Enquist s’appelle Christa Widlund-Broer. Elle naît le 19 juillet 1945 à Amsterdam, où elle travaille et vit. Elle est poétesse, romancière, pianiste (Conservatoire de La Haye - Den Haag), psychanalyste (Docteur en psychologie clinique de l’Université de Leyde) ; elle a exercé longtemps à l’hôpital. “Je n’avais jamais pensé écrire. J’étais pianiste. Mais j’ai dû refermer mon piano par manque de temps et parce qu’il m’était impossible de maintenir mon niveau technique – à l’époque, j’avais deux jeunes enfants et j’étais membre de l’Institut néerlandais de psychanalyse. Cela m’a tellement déprimée que, la nuit, j’étais incapable de dormir. Alors je me suis mise à griffonner. Des mots qui ressemblaient à de la poésie. Et qui ont trouvé un éditeur… Aujourd’hui, j’ai repris la musique et ces trois activités – écriture, psychanalyse, piano – se nourrissent l’une de l’autre. Toutes reposent sur l’art de mettre du sens sur ce qu’on entend. Evidemment, la musique (rythmes, consonances…) influence ma poésie.”
LA MUSIQUE, LE TEMPS QUI FILE. ET MARGIT
Elle est l’une des grandes plumes de la littérature néerlandophone contemporaine. L’une des grandes littératures de l’Europe, avec l’irlandaise. Son mari est violoniste ; le 3 août 2001 leur fille Margit – ils ont 2 enfants – se promène à vélo sur le Dam d’Amsterdam. Elle est tuée par un chauffeur de camion. Cette horreur, ainsi que la musique et le temps qui file, conditionnent l'écriture de beaucoup de ses romans.
ANNÉES 2000 : "ACTES SUD" ÉDITE ANNA ENQUIST EN FRANÇAIS
Environ le tiers de ses livres sont traduits en français et édités par Actes Sud au cours des années 2000.
POUR APPROFONDIR
Le chef d’œuvre (Het meesterstuk) : manipulation, trahison, jalousie, démission… Son 1er roman, consacré à la névrose d’une famille, met en jeu un peintre qui prépare une exposition-consécration et sa mère qui organise le dîner familial qui doit suivre. “Implacable crescendo dramatique” (Actes Sud).
Le secret (Het Geheim) : la maladie contraint une pianiste à cesser de pratiquer le piano. Elle s’y remet et percute son propre passé.
La blessure (De kwetsuur) : 10 nouvelles des années 90 publiées en 1999, autour de la fragilité et des déséquilibres des personnages ainsi que des contradictions et de la folie propres aux liens familiaux.
Les porteurs de glace (De ijsdragers) : “Anna Enquist dépeint tout en nuances, subtiles, feutrées, la lente érosion d'un couple après la fuite de leur fille.” (Actes Sud)
Le saut (De sprong) : “Dans ces nouvelles en forme de monologues, Anna Enquist sonde avec son habituelle acuité les profondeurs de nos conflits intimes, de nos contradictions et de nos désirs.” (Actes Sud)
Le retour (De thuiskomst) : le destin de l’explorateur anglais James Cook, à l’occasion de son retour et autour de sa femme Elizabeth… Comment reconstruire ? Quelle reconnaissance ? Un roman historique atemporel.
Contrepoint (Contrapunt) : un pianiste se plonge dans Bach après la perte de sa fille. Comment trouver la paix et se cogner au passé ?
Les endormeurs (De Verdovers) : “Anna Enquist interroge le rôle et l’éthique de deux corps médicaux face à la douleur. Les anesthésistes, endormeurs de l’être sensible, sont ici observés en regard des analystes, qui dans leur pratique convoquent l’inconscient et libèrent la souffrance.” (Actes Sud)
Quatuor (Kwartet) : comment vit-on le deuil, quelles conséquences sur les liens professionnels, amicaux ?
Démolition (Sloop) : "Pour qui Alice verse-t-elle ces larmes ? Pour l’enfant qu’elle tente désespérément d’avoir ? Pour l’enfant qu’elle fut, sevrée d’affection ? Pour les blessures amoureuses qu’elle a enfouies au fond d’elle-même ? Avec l’extraordinaire acuité qu’on lui connaît, alternant compassion et douce ironie, Anna Enquist met à nu le coeur d’une femme brillante et malheureuse.” (Amazon). Paru en 2024.
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LITTÉRATURE : TOM LANOYE, LE PLUS LUS DES ÉCRIVAINS FLAMANDS
Tom Lanoye naît en 1958 à Saint-Nicolas (Sint-Niklaas), entre Anvers (Antwerpen) et Gand (Gent). Fils de boucher, il étudie au Petit Séminaire de Saint-Nicolas (Sint-Niklaas) puis à l’université de Gand (Gent), en philologie germanique et sociologie. Il vit au Cap en Afrique du Sud et à Anvers (Antwerpen).
UN AUTEUR PROLIXE ET DIVERS : ROMANS, POÉSIE, THÉÂTRE, TÉLÉVISION, CINÉMA
Il débute comme poète, à compte d’auteur, en duo, et déclame ses textes dans les cafés de Gand (Gent). Non seulement il sera un romancier prolixe, mais aussi un auteur de théâtre renommé. Joué à Amsterdam, à Vienne, à Avignon. Plusieurs de ses œuvres feront l’objet d’une adaptation en télévision dans différents pays d’Europe. Il est probablement l’auteur flamand contemporain le plus lu et le plus primé. Il est Docteur honoris causa de l’université d’Anvers (Antwerpen). Il est joué et publié dans 15 langues. La France mettra longtemps à le reconnaître, ce qui est rattrapé grâce au combat des formidables Éditions de la Différence.
UNE GÉNÉRATION D’ÉCRIVAINS FLAMANDS À SUCCÈS ET ENGAGÉS
Trait particulier : Tom Lanoye, lui-même un temps militant en politique avec les écologistes, ou responsable de séminaires à La Sorbonne, s’inscrit dans une génération d’écrivains Flamands à succès, engagés dans la société, les débats, la recherche, l’université, les médias :
Geert van Istendael, né en 1947, journaliste, essayiste sur la Flandre,
Kristien Hemmerechts, née en 1955, professeur de littérature anglophone à la KUB (Katholieke Universiteit Brussel),
Herman Brusselman, né en 1957, dont la présence médiatique est forte,
Paul Verhaeghen, né en 1965, chercheur en psychologie cognitive, en Flandre et à New-York,
David Van Reybrouck, né en 1971, archéologue, chercheur universitaire,
Tom Naegels, né en 1975, chroniqueur journalistique.
POUR APPROFONDIR
Sélection de titres en français, tous édités par les Éditions de la Différence et traduits du néerlandais par Alain van Crugten :
La Langue de ma mère (Sprakeloos), 2012, porté au cinéma par l’actrice et réalisatrice anversoise Hilde Van Mieghem,
Les Boîtes en carton (Kartonnen dozen), 2013,
Tombé du ciel (Heldere hemel), 2013,
Troisièmes noces (Het derde huwelijk), 2014.
Les Éditions de la Différence ont une librairie dans Belleville, à Paris.
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LITTÉRATURE : ADRIAAN VAN DIS, “VOIX MAJEURE DE LA LITTÉRATURE NÉERLANDAISE”
Adriaan van Dis naît en 1946 à Bergen, au Nord d’Amsterdam. Son père était sous-officier dans l’armée coloniale d’Indonésie et, invalide de guerre, a été rapatrié. Il débute comme écrivain en relatant ses souvenirs de voyages puis développe une production de romans sur le thème de l’identité pluriculturelle. Actes Sud : “Romancier, voyageur, il est l'auteur d'une oeuvre considérable à travers laquelle s'impose une voix majeure de la littérature néerlandaise.”
POUR APPROFONDIR
Ses principaux titres sont édités en français chez Actes Sud ou Gallimard ; les 4 derniers de la liste ci-dessous sont traduits par Daniel Cunin :
Sur la route de la soie (Actes Sud, 1990)
La Terre promise (Actes Sud, 1993)
En Afrique (Actes Sud, 1993)
Les Dunes coloniales (Actes Sud, 1999)
Vin de palme (Gallimard, 2000)
Fichue famille (Gallimard, 2003)
Le Promeneur (Gallimard, 2008)
Tête à crack (Actes Sud, 2014)
Quand je n'aurai plus d'ombre (Actes Sud, 2021).
2 vidéos :
Le site d’Actes Sud propose une interview d’Adriaan van Dis à l’occasion de la parution de ce livre : https://www.actes-sud.fr/contributeurs/adriaan-van-dis. Adriaan van Dis maîtrise parfaitement le français.
Le site du festival "Oh les beaux jours !" diffuse son “questionnaire de Proust” : https://ohlesbeauxjours.fr/programme/les-invites/adriaan-van-dis/.
Le site de l’auteur :
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BANDE DESSINÉE : AIMÉE DE JONGH, BÉDÉISTE NÉERLANDAISE
Aimée de Jongh est née en 1988 à Walwijk, aux Pays-Bas, entre Rotterdam et Anvers (Antwerpen). Fille de passionnés de BD, elle publie sont premier livre sur son propre site internet à 17 ans. Elle se forme à l’Académie royale des beaux-arts de Gand (Koninklijke Academie voor Schone Kunsten van Gent — KASK Gent) et à Gobelins Paris, école de la CCI Île-de-France. Elle est autrice de romans graphiques, de BD, de films d’animation, en néerlandais et en français. Certains de ses titres atteignent des tirages de plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires.
POUR APPROFONDIR
Le Retour de la Bondrée / Terugkeer van de Wespendief, Dargaud et Oog & Blik, 2014 (scénario, dessins)
L'Obsolescence programmée de nos sentiments, Dargaud, 2018 (dessin, couleurs), avec Zidrou (scénario)
Taxi ! / Taxi!, La boîte à bulles et Scratch, 2019 (scénario, dessin)
Jours de sable / Dagen van Zand, Dargaud et Scratch, 2021 (scénario, dessin, couleurs)
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PEINTURE : JEF VERHEYEN, GRAND PEINTRE FLAMAND MODERNE
En 2024 le KMSKA (Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen) d’Anvers (Antwerpen) consacre une rétrospective à Jef Verheyen. Très grand peintre flamand contemporain, il naît le 6 juillet 1932 à Iteghem, près d’Anvers (Antwerpen).
UNE DEUXIÈME VIE DANS LE LUBÉRON
En 1974 il déménage en famille à Apt ; passionné de judo, il est membre du club d’Apt et y meurt d’une crise cardiaque le 2 mars 1984. Enfant, il a 11 frères et soeurs et il est l’aîné des 12. Sa mère est commerçante en peinture et son père peintre en bâtiment. Il partagera sa vie avec Dani Franque, qui deviendra une très grande céramiste au cours des années 1950 ; elle est née la même année que lui et meurt d’un cancer à Saint-Saturnin-les-Apt en 1989. Comme Jef elle avait été formée à la Koninklijke Academie voor Schone Kunsten van Antwerpen. Jef Verheyen portera d’épais verres de lunettes sa vie durant, du fait d’une maladie des yeux. Grand admirateur de Jan Van Eyck et de Paul Klee, il s’inscrira dans le mouvement pictural et artistique ZERO, au cours des années 1960. Il sera un ami proche du galeriste Axel Vervoordt. Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles lui consacre une rétrospective en 1979.
POUR APPROFONDIR
Article de la Stichting Ons Erfdeel : https://www.les-plats-pays.com/article/jef-verheyen-a-jete-un-pont-entre-jan-van-eyck-et-lart-abstrait
Rétrospective 2024 au KMSKA : https://kmska.be/fr/jef-verheyen-vue-vers-linfini
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GALERIE : AMSTERDAM... LA 1RE GALERIE AU MONDE QUI PROPOSE DES ARTISTES IA
La Dead End Gallery ouvre en mars 2023 à Amsterdam (Vinkenstraat). Objectif affiché des fondateurs : développer la créativité dans le domaine de l’art. Constant Brinkman a 60 ans, et est analyste de données ; Paul Bookelman est ancien développeur informatique. Les artistes IA qu’il présentent et exposent sont inventés et créés par les galeristes dans toutes leurs composantes (personnalité, parcours, etc.) et évolutions (acquisition d’un trouble psy, etc.). Ensuite les galeristes les sollicitent et stimulent, et les artistes IA produisent des images. Il s’agit de s’inscrire dans une tendance qui émerge. Il est probable que le chiffre d’affaires dans ce domaine explosera en quelques années. Ils ont vendu 300 œuvres en 1 an, autour de 1000 € en moyenne, mais cela peut monter à 5000 €. Les œuvres ont pour support des carrés de métal de moins d’1 m2. La galerie est consacrée spécifiquement aux artistes I.A., du fait du refus des artistes humains d’être exposés ensemble.
DES ARTISTES IA ERIGÉS EN ARTISTES À PART ENTIÈRE
Comme le montre le journaliste Maxence Armant (diplômé du CFJ et du King's College London), dans un article de Capital paru le 25 mars 2024 (dont l’essentiel des informations de cette chronique sont issues), la démarche est différente de celles :
des artistes humains qui créent une œuvre qui n’est visible que sur un terminal (ordinateur) sous forme de NFT (non-fongible token), car ici l’œuvre est physique mais créée par un artiste IA ;
des artistes qui se font aider par un ordinateur pour dessiner, à la suite des pionniers que furent Vera Molnar (Française d’origine hongroise, qui nous a quittés l’an dernier) et Peter Struycken (Néerlandais, né en 1939 à La Haye - Den Haag).
Ici les artistes IA sont effectivement érigés en artistes à part entière. Ainsi pourrait-on leur faire consommer de l’alcool : l’IA recherchera sur le net les effets de l’alcool sur un artiste en phase de création et l’appliquera à l’œuvre en cours de création.
LA RÉFÉRENCE À MARGARET-ANN BODEN, DE BRIGHTON
Les galeristes se réclament de la Britannique Margaret-Ann Boden. Née le 26 novembre 1936, elle est major de promotion en médecine au Newham College de Cambridge et titulaire d’une Doctorat en psychologie sociale — spécialité : études cognitives — de Harvard. Elle fut professeure de recherche en sciences cognitives au département d'informatique de l'Université du Sussex à Brighton, où son travail englobe les domaines de l'intelligence artificielle, la psychologie, la philosophie, les sciences cognitives et les sciences de l'informatique. Wikipedia : “Elle attribue à la lecture de Les Plans et la structure du comportement de Miller l'idée que l'approche autour des programmes informatiques pourrait être appliquée à l'ensemble de la psychologie”.
POUR APPROFONDIR
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ARCHITECTURE : MARIE-JOSÉ VAN HEE, UNE GRANDE ARCHITECTE FLAMANDE
Née en 1950, Marie-José Van Hee est un pilier de la scène architecturale flamande. 500 projets, dont 300 réalisés. Les habitations sont sa première activité, en commençant par ses proches : la maison Van Hee - Coppens à Deinze (fin des années 1970), la maison Vinken - Van Hee à Passendale (fin des années 80), sa propre maison à Gand (Gent) (début des années 90).
FORMÉE A SINT-LUCAS, À GAND (GENT)
Formée à Sint-Lucas Gent, elle crée son agence en 1990 et expose en 2012 et 2018 à la Biennale d’architecture de Venise. Marie-José Van Hee : “Pour moi, les proportions en architecture sont avant tout une question de recherche d’équilibre. Prenez l’abbaye du Thoronet, une abbaye cistercienne dans le sud de la France. Pour moi, c’est la quintessence de l’équilibre.” Réalisations emblématiques :
la Stadhal (halle municipale) de Gand (Gent),
l’escalier du hall d’entrée de ModeNatie (qui abrite notamment le MoMu) à Anvers (Antwerpen),
le Brielpoortbrug, pont pour piétons et vélos à Deinze.
LA GÉNÉRATION D’ARCHITECTES DE 74
Elle s’intègre à la “génération d’architectes de 74” de Gand (Gent), qui sera le pendant de la “génération des 6 de la mode” à Anvers (Antwerpen). Ces architectes se caractérisent par :
l’humilité,
la discrétion,
l’absence de narcissisme,
le respect du lieu d’implantation du projet,
la satisfaction d’usage du client,
la modernité respectueuse de l’histoire,
l’intégration intérieur/extérieur.
Marie-José Van Hee enseigne à Sint-Lucas au cours des années 1990 et 2000.
POUR APPROFONDIR
Sur la maison Van Hee à Gand (Gent): https://hicarquitectura.com/2023/02/marie-jose-van-hee-house-van-hee/
Magazine a+u 2021-10 : Marie-José Van Hee Architecten

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PHOTOGRAPHIE : BERTIEN VAN MANEN NOUS QUITTE EN 2024
En 2022 le FoMu (FotoMuseum Antwerpen — Musée de la photographie Anvers) consacre une exposition, titrée Wish I Were Here, à la photographe néerlandaise Bertien van Manen, née en 1935 à La Haye (Den Haag). Cette immense photographe nous quitte en 2024, à 89 ans, à Amsterdam.
SA 1RE GRANDE RÉTROSPECTIVE AU “STEDELIJK MUSEUM” D’AMSTERDAM EN 2020
Elle venait de bénéficier d’une première rétrospective de toute son œuvre, en 2020, au Stedelijk Museum d’Amsterdam. Elle participe activement à préparer cette nouvelle rétrospective au FoMu, avec le graphiste Hans Gremmen, qui a étudié ses archives pendant 18 mois pour préparer le livre-bilan publié à Londres en 2021 : Archive — Bertien Van Manen. Le Stedelijk prend le parti de croiser sa création avec celle de 14 photographes, dont Nan Goldin.
COMME ROBERT FRANK, L’UNE DES PREMIÈRES PHOTOGRAPHES DE L’INSTANTANÉ
Elle passera sa vie à parcourir la planète, un appareil photo à la main. Croisant les environnements de partout avec l’intime, le précaire, l’improbable, le quotidien, l’éphémère, l’immédiat. Mais aussi l’empathie envers les gens. Tout commence par la lecture de Les Américains de Robert Frank : elle abandonne alors la photo de mode pour partir sur la route. Et dans la rue, pionnière, à un moment quand la “photo de rue” n’existait pratiquement pas. Reprenant de Robert Frank la pratique révolutionnaire du petit appareil instantané. Par la suite, petit à petit, elle utilisera aussi la couleur et renforcera son ton libre. Elle commence en 1975 par Budapest. Suivront : Pays-Bas, Nicaragua, Etats-Unis (les mineurs des Appalaches), Chine, Arménie, Union Soviétique, Irlande… Bertien Van Manen parle russe, français, allemand, anglais. Le livre A Hundred Summers, a Hundred Winters la fera connaître en 1994, par une série réalisée en Union Soviétique. Elle sera exposée notamment à la Maison européenne de la photographie (Paris), au FoMu (Anvers), au Rijksmuseum (Amsterdam) et s’intègre aux collections permanentes des Museum of Modern Art, Metropolitan Museum of Art (New York), Stedelijk Museum (Amsterdam).
POUR APPROFONDIR
Archive — Bertien Van Manen (2021, édition Mack, en anglais
A Hundred Summers, a Hundred Winters (1994 édition De Verbeelding Amsterdam ; 1998, édition Art Data)
https://www.annetgelink.com/artists/152-bertien-van-manen/works/
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PHOTOGRAPHIE : KARIN BORGHOUTS, PHOTOGRAPHE DES LIEUX
Karin Borghouts naît à Kapellen, près d’Anvers (Antwerpen) en 1956. Le traducteur Daniel Cunin nous rappelle “son sujet de prédilection : des lieux et environnements architecturaux où l’être humain est pour ainsi dire absent.” Sur sa contribution Wikipedia : “Je suis sensible aux espaces, aux intérieurs et aux bâtiments. Je ne suis pas une photographe de gens.”
POUR APPROFONDIR
http://flandres-hollande.hautetfort.com/apps/search?s=KARIN+BORGHOUTS&search-submit-box-search-124824=OK : Daniel Cunin, sur son blog Flandres-Hollande (sur Hautetfort), présente ses livres Paris Impasse et Het huis.
Ses ouvrages principaux sont :
Zo beeldig en 2007, consacré au zoo d’Anvers (Antwerpen),
Het huis en 2012 ; Daniel Cunin : “longue page intime à travers la maison où elle a grandi et que les flammes ont dévorée”.
Paris Impasse en 2015 : elle photographie 400 des 600 impasses de Paris, dont 230 sont réunies dans le livre. Ces 2 livres ont paru à Gand (Gent) en néerlandais, an anglais, en français.
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PHOTOGRAPHIE : VIVIANE SASSEN... 1RE RÉTROSPECTIVE A LA MEP
1re rétrospective en France, à la MEP (Maison européenne de la photographie), à Paris, pour Viviane Sassen en 2023-2024 : “Phosphor Art & Fashion”. Viviane Sassen naît à Amsterdam en 1972 ; elle y vit et y travaille, après une petite enfance passée au Kenya, où son père soigne les gens. Elle est diplômée d’un master en photographie à Arnhem, aux Pays-Bas. Elle porte en elle bien des drames du 20e siècle : des grands-parents collaborateurs, un père médecin, altruiste, aimé, touché par un cancer au cerveau, qui se suicide quand elle a 22 ans.
"MOMA" DE NEW-YORK, "RENCONTRES D’ARLES", BIENNALE DE VENISE
Viviane Sassen devient photographe à 20 ans. Elle revendique la paternité du peintre néerlandais Paul Mondrian — l’un des premiers peintres abstraits —, de René Magritte, du mouvement artistique De Stijl (né aux Pays-Bas en 1917), du surréalisme, de Man Ray. Viviane Sassen a réalisé plusieurs campagnes pour des grands noms de la mode. En 2011 elle expose au MOMA à New-York et en 2013 aux Rencontres de la photographie d’Arles ; la même année elle représente les Pays-Bas à la Biennale de Venise.
POUR APPROFONDIR
https://www.les-plats-pays.com/article/phosphor-art-fashion-viviane-sassen
https://avis-vin.lefigaro.fr/magazine-vin/o152872-viviane-sassen-le-corps-du-vivant
Le livre Viviane Sassen: Phosphor, conçu par la graphiste et designeuse néerlandaise Irma Boom, à l’occasion de la rétrospective à la MEP.
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PHOTOGRAPHIE : SACHA VAN DORSSEN ET LA MODE
Sacha van Dorssen photographie depuis plus de 60 ans. Elle naît en 1940 à Rotterdam et étudie la photographie à la Sint Joost School of Art & Design de Breda. A 24 ans elle part à Paris. Le photographe suisse Peter Knapp, alors directeur artistique de Elle, la recrute : “J’adorais ce journal ! Quand je suis arrivée, ils m’ont prise pour un mannequin et j’ai rencontré très vite le grand Peter Knapp qui m’a offert ce stage après mes trois ans d’études. Il m’a donné la chance de faire des photos et de recevoir de plus en plus de commandes.” Elle y reste jusqu’en 1977, puis à Marie Claire jusqu’en 1999. Suivront des collaborations avec la presse et les marques internationales : Lui, Vogue, GQ, Hermès, Louis Vuitton, Yves Saint Laurent. Sous le nom Sacha, la journaliste Nathalie Dassa rappelle que son oeuvre est marquée par la fraîcheur, la lumière naturelle, le dynamisme, la dérision et l’humour, la subtilité, l’exigence, la sincérité : “Le plus important pour moi est de capturer une photo qu’on a envie de regarder, avec un mannequin attirant qui révèle la mode, car c’est le but de ma mission. (…) Quand les tenues me gênaient, je les noyais dans un décor ou une lumière, tout en les laissant visibles. J’ai toujours voulu montrer le panorama où nous étions. On n’a pas fait tous ces kilomètres pour faire un fond flou.”
1RE EXPOSITION À L’INSTITUT NÉERLANDAIS À PARIS EN 2011
Sa première exposition sera à l’Institut Néerlandais à Paris, en 2011 : “Je découvrais pour la première fois mes photos agrandies et exposées. Je n’avais encore jamais vu mes tirages ; j’envoyais mes diapositives à l’imprimeur et je voyais ensuite les pages imprimées dans les magazines. Ce fut très agréable et encore plus dans ce lieu, qui représente un îlot de la Hollande en plein Paris. J’adore mon pays, je reste profondément Néerlandaise, même au bout de toutes ces années avec beaucoup d’interruptions dans la capitale.”
“JE SUIS LE PLAT PAYS, Ç’EST TOUT DROIT !”
Nathalie Dassa : “Quand on lui demande le regard qu’elle porte sur sa carrière, Sacha répond souriante : ‘Je suis le plat pays, c’est tout droit !’. Et d’ajouter plus posément : ‘Mon travail est le reflet de ma vie et de ma façon de vivre. Je n’ai jamais cherché à refléter une autre époque, je vivais la mienne. Cette fraîcheur d’après-guerre dans les années 1960 a permis de s’épanouir, de créer, de revivre. Les années 1970 et 1980 représentent la liberté, bien plus libres que maintenant. J’ai vécu cette période pleinement.’”
POUR APPROFONDIR
Sacha, photographe de mode — Editions Le Chêne — 2011 — à l’occasion de l’exposition à l’Institut Néerlandais à Paris
Sacha — 50 jaar modefotografie — WBooks, Pays-Bas — 2021 — à l’occasion de son exposition rétrospective dans son école, la Sint Joost School of Art & Design de Breda
Sacha van Dorssen, soixante ans de photographie de mode indémodable — Nathalie Dassa — 8 avril 2024 : https://www.les-plats-pays.com/article/sacha-van-dorssen-soixante-ans-de-photographie-de-mode-indemodable
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PEINTURE : JOHN MADU AU VAN GOGH MUSEUM EN 2025
Commentaire du VGM : “This small-scale exhibition is a first for the museum: never before has there been a display of work by a contemporary African artist.”
Commentaire de John Madu : "Revisiting Van Gogh’s works and reinterpreting his visuals in a West African context allows me to create a bridge between local narratives and a global audience.”
N.B. Initiative du groupe De Beeldbrekers - the ReFramers - Les Recadreurs : https://www.vangoghmuseum.nl/en/about/organisation/inclusion-and-accessibility-policy/van-gogh-connects/beeldbrekers
De juin au 7 septembre 2025.
POUR APPROFONDIR
Le Figaro du 3 juin 2025 : https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/john-madu-devient-le-premier-artiste-africain-a-etre-expose-au-musee-van-gogh-20250602
France 24 le 4 juin : https://www.youtube.com/watch?v=ZQV6PIzKjUw
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